Nous avons tous des préjugés et en même temps nous reconnaissons le plus souvent que ce sont des préjugés, des généralisations abusives, que nous entretenons et que nous utilisons sans vraiment savoir de quoi nous parlons.
Pourquoi avons-nous des préjugés et pourquoi continuons nous à avoir ces préjugés ?
Peut-être parce que cela nous fait gagner du temps ! La première fonction du préjugé, c’est en effet d’être un raccourci, une étiquette générale que l’on colle sur une diversité et qui nous épargne le long travail de distinction et de nuance. On gagne donc du temps parce que les préjugés grandissent en nous comme le dit le philosophe anglais Bertrand Russell « sans le consentement de la raison ».
Le préjugé est une idée reçue, reçue de son éducation, de son groupe social ou de son époque. C’est une forme de savoir malade. Il donne l’impression de savoir et comme il fait croire que l’on sait à quoi s’en tenir, il empêche le déploiement d’une interrogation réflexive.
Parler des "bobos", ça va donc plus vite que de distinguer différents sous-groupes : on s’appuie sur deux ou trois caractéristiques saillantes et on généralise.
Mais le préjugé est l’expression de la paresse de notre esprit : on juge avant de connaître. On amalgame au lieu de distinguer, on généralise au lieu de préciser. Le fond de ces préjugés ce n’est pas le savoir mais l’ignorance.
De l'utilité des préjugés
Il faudrait donc lutter contre nos préjugés mais ce n’est pas si simple, parce que nos préjugés nous sont en quelque sorte utiles. Ils nous tiennent chauds et nous rassurent.
Ce n’est pas parce que nous sommes bêtes que nous avons des préjugés et que nous collons des étiquettes. C’est parce que nous avons besoin d’outils pour nous repérer et nous positionner dans le jeu social, et que nous ne pouvons pas tous faire une thèse de sociologie !
Les préjugés ont aussi une fonction d’appartenance. Reprendre tel ou tel préjugé c’est marquer son appartenance à un groupe social ou à une communauté. Parce que cela permet simplement de se distinguer des autres et de se sentir là encore bien au chaud entouré de gens qui pensent comme nous.
C’est pour cela que les bobos, les élites, les paysans etc ne sont pas des catégories absolues mais des catégories relatives : on est tous le beauf ou le bobo de quelqu’un d’autre.
Comment faire pour lutter contre ces préjugés ?
Comme on ne peut pas en supprimer la cause, il faut en diminuer les conséquences : introduire de la complexité là où on croyait que c’était simple, distinguer là où on croyait que tout était pareil…
Contre le seul souci d’appartenir à son groupe, il faut développer le souci de se lier aux autres. Cela passe donc par la connaissance, et notamment par la connaissance des mots, parce que tout le monde le sait, il est bien difficile d’avoir une conversation quand on ne parle pas la même langue !
Marianne GARCIA - Résolution Thérapie- vous aide à mieux comprendre les mécanismes des relations au quotidien et ainsi trouver ensemble des solutions adaptées.
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